Petite mise au point sur le tourisme médical

Une publication très intéressante sur la chirurgie esthétique hors Hexagone est parue sur le net le 19 février 2015 [ http://www.rechercheagentur.com/chirurgie-esthetique-low-cost-bonne-ou-mauvaise-idee ]
Après lecture, il est tout de même utile de procéder à quelques rectifications quant à certaines idées émises car, résidant en Tunisie, mon appréhension de la question est plus complète. La question de savoir si recourir à la chirurgie esthétique à l’étranger est une bonne ou mauvaise idée n’est pas tout à fait à propos car toute intervention chirurgicale, comme c’est d’ailleurs mentionné dans l’article, comporte des risques, qu’elle soit réalisée en France ou ailleurs, et l’on ne peut en juger qu’après coup, sachant que chaque individu réagit différemment à une même opération et ce, même en prenant toutes les précautions sanitaires l’entourant, que ce soit avant, pendant et après l’acte chirurgical.
Tunisie : Pôle mondial de la chirurgie esthétique
Pour certains, l’expérience a été bénéfique, pour d’autres elle a donné lieu à des complications que, du reste et en tout cas en Tunisie, l’agence responsable et le chirurgien plasticien en question prennent totalement en charge, à leurs frais, en organisant une deuxième intervention. Précisons, en toute bonne foi, que les frais d’avion sont à la charge du patient, aboutissant à un coût total nettement inférieur à celui pratiqué en France uniquement pour l’intervention proprement dite. Par ailleurs, l’intervention ne se pratique jamais sans consultation préopératoire, en tout cas en Tunisie.
Dès le premier contact avec l’agence de tourisme médical, un dossier médical conséquent est demandé et est soumis au chirurgien esthétique qui, après étude, délivre son diagnostic, parfois même défavorable, par rapport à l’intervention souhaitée. Lorsque le patient, après 15 jours de réflexion, est complètement décidé et s’engage dans une telle démarche, selon ses disponibilités, un rendez-vous lui est fixé avec le chirurgien, en présence du médecin anesthésiste, pour une consultation préopératoire où tous les examens préliminaires sont réalisés.
Précisons, tout de même, que la Tunisie est un pays francophone et que le problème de la langue ne se pose donc pas du tout, ni avec le chirurgien qui, souvent, a obtenu ses diplômes en France, ni avec le personnel soignant.
Il est, en outre, erroné d’affirmer que le patient prend l’avion du retour après l’intervention car le séjour médical est, au moins, d’une semaine, cette période étant fonction du type de chirurgie réalisée le jour ou lendemain de la date d’arrivée. Durant cette période de convalescence, le suivi postopératoire est pris en charge par le chirurgien, un véhicule étant mis à disposition pour effectuer les visites au cabinet, ainsi que le personnel soignant, y compris à l’hôtel où le patient séjourne après l’intervention car un infirmier est chargé de s’y rendre pour procéder à certains soins, comme le changement des pansements par exemple.
Enfin, le soleil et le ciel bleu sont, certes, mentionnés, il est toujours plus agréable d’avoir un beau climat, mais il n’est jamais question de s’exposer directement, les recommandations du chirurgien étant claires à ce propos. Le seul bémol en matière de séjours médicaux, toujours en Tunisie, réside dans le suivi postopératoire après le retour du patient chez lui. Même si le chirurgien a établi un partenariat avec un confrère en France pour assurer ce suivi, il ne reste pas moins que ceci se limite à la capitale.
Et même si les moyens de communication mis actuellement à notre disposition, comme les vidéoconférences, permettent ce suivi, il est toujours plus rassurant, du point de vue du patient, d’avoir un contact direct avec son praticien. Rappelons, toutefois, qu’en cas de complication, le patient est assuré de sa prise en charge totale pour une ré-intervention, frais d’avion non compris.

Cependant, la Tunisie fait des efforts considérables pour combler cette lacune, il n’y a qu’à se référer au forum prévu pour les 20 et 21 février 2015, « Tunisia Medical Tourism », à Hammamet pour comprendre les enjeux que représente le tourisme médical pour ce pays et les avantages économiques à en tirer en améliorant l’aspect sécuritaire des soins après le départ du patient.
Ainsi, le Ministère de la Santé local lui-même s’engage dans cette voie en vue de faire reconnaître les compétences tunisiennes dans le secteur médico-chirurgical à l’étranger, facilitant par là même les échanges dans ledit secteur.